« La matrice de la mémoire : non-maternité et traumatisme dans L’Espérance-macadam de Gisèle Pineau. » - Anuario Americanista Europeo Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Sextant, ULB Année : 2020

« La matrice de la mémoire : non-maternité et traumatisme dans L’Espérance-macadam de Gisèle Pineau. »

Résumé

This article explores the relationship between womb and memory, sterility and trauma, in the work of the Guadeloupian novelist Gisèle Pineau. Focusing on Femmes des Antilles: traces et voix and L’Espérance-Macadam, we will see how the rejection of motherhood can be read as a metaphorical representation of a painful and traumatic history. Examining the use of infanticide in Pineau’s contemporary narratives, we will first argue that the criminal slave mother is both the image of a painful past and a depiction of the great violence of post-slavery Guadeloupe. We will then see how Eliette’s barrenness embodies the trauma of an untold family secret in L’Espérance-macadam. Eliette’s sterility is together the consequence of the incestuous rape and its only recollection, since the protagonist herself forgot about the event. In both cases, the rejection of motherhood puts reproduction into crisis, be it the reproduction of a past (through memory), of a system or of a lineage.
Cet article propose une lecture de l’œuvre de la romancière guadeloupéenne Gisèle Pineau à partir du couple matrice/mémoire, et de son corolaire stérilité/traumatisme. Nous verrons comment le rejet de la maternité y est pensé comme la trace latente d’une histoire non-résolue et comme la représentation métaphorique du souvenir traumatique. Cette mémoire ancrée au ventre se traduit d’abord par le retour du motif de l’infanticide esclave, représenté dans Femmes des Antilles : traces et voix, puis réactivé dans les récits du contemporain. Cette non-maternité violente porte un discours sur l’héritage mémoriel liant les femmes esclaves et contemporaines, d’une part, et un regard critique sur la violence des mondes post-abolition, d’autre part. Dans un deuxième temps, nous verrons comment la non-maternité est aussi représentée comme la réponse instinctive d’un corps mutilé, devenu infertile à la suite d’un événement traumatique, en particulier dans L’Espérance-Macadam où l’infertilité d’Éliette signale le viol dont la protagoniste ne garde pourtant aucun souvenir. Dans les deux cas, la non-maternité met en crise la reproduction, qu’il s’agisse de la reproduction d’un passé, d’un système ou d’une lignée.
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D'ORLANDO Article No Children no Cry.pdf (294.9 Ko) Télécharger le fichier
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-04020242 , version 1 (22-03-2023)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04020242 , version 1

Citer

Natacha D'Orlando. « La matrice de la mémoire : non-maternité et traumatisme dans L’Espérance-macadam de Gisèle Pineau. ». Sextant, ULB, 2020, No children, no cry. ⟨hal-04020242⟩
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