Les causes et conséquences de la perception d’objectification au travail : Le cas du télétravail - Dynamique des capacités humaines et des conduites de santé Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2022

Causes and consequences of the perception of objectification at work : The case of telework

Les causes et conséquences de la perception d’objectification au travail : Le cas du télétravail

Résumé

Dehumanization is the denial of the human attributes normally accorded to a person and/or group. Of all the forms of dehumanization, the "mechanical" form occurs when the other personis compared or associated with a non-human object. This form of dehumanization is referred toas objectification. Three explicative perspectives of objectification are put forward in the field of work: the existence of power relations, the nature of the activity, and the need to reduce the uncertainty associated with social interactions (Auzoult, & Personnaz, 2016). It would be either because we have power relations that we instrumentalize/objectify others, or because they are perceived as performing a mechanical activity, or finally because we do not know how to predict their reactions in the context of our social interactions. Among the risks of objectification, several studies have shown the link between objectification and psychosocial risks (Baldissarri, Andrighetto & Volpato, 2014; Caesens, Stinglhamber, Demoulin, & DeWilde, 2017; Szymanski, & Mikorski, 2016). Since March 2020, a quarter of French people have seen their work environment radically transformed. Telecommuting, although not very present in France before the COVID-19 health crisis, is slowly but surely expanding. However, in the literature, it is observed that this form of work realization is not neutral; it can generate positive effects, but also negative ones, either in the private and/or professional sphere (Guilbert, Vayre, Priolo, Samatan, & Blanchet, 2022). The objective of this thesis is to observe whether telecommuting can increase the perception of objectification. Indeed, we can find several elements following telework that can be a ground for the feeling of objectification: the modalities of telework, based on the use of computers, can induce fragmentation, external control (by the machine) and repetitiveness of the activity (Baldissarri, Andrighetto, Gabbiadini & Volpato, 2017); the uncertainty of interactions related to the suppression of some communication channels (Haque, & Waytz, 2012); the control of organizations on the interactions and on the activity of the agents that can accentuate the power stakes (Auzoult & Personnaz, 2016). To address this issue, we first created a tool to measure the perception of objectification at work (Crone, Brunel, & Auzoult, 2021). This measurement scale highlighted two main factors in the feeling of objectification: instrumental value and power loss (Study 1). In a second axis, we wished to manipulate the causes of these two factors to better understand them (study 2) and to study their specific consequence on occupational health (study 3). Finally, in a third axis, a study allowed us to experimentally compare a face-to-face and a telework situation to evaluate the effects of communication channels on the perception of objectification (study 4), a last study was carried out with teleworkers to measure its effect on mental health (study 5). The results will be discussed to allow a theoretical and current enrichment of objectification at work as wellas to apprehend the risk factors for the mental health of teleworking workers.
La déshumanisation correspond au phénomène de déni des attributs humains accordés normalement à une personne et/ou à un groupe. Parmi toutes les formes de déshumanisation, la forme « mécanique » se produit lorsqu’autrui est comparé ou associé à un objet non humain.On qualifie cette forme de déshumanisation d’objectification. Trois perspectives explicatives de l’objectification sont mises en avant dans le champ du travail : l’existence de relations de pouvoir, la nature de l’activité et la nécessité de réduire l’incertitude associée aux interactions sociales (Auzoult, & Personnaz, 2016). Ce serait, soit parce que nous entretenons des relations de pouvoir que nous instrumentalisons/objectifions autrui, soit parce que ce dernier est perçu comme réalisant une activité mécanique, soit enfin parce que nous ne savons pas prédire ses réactions dans le cadre de nos interactions sociales. Parmi les risques de l’objectification,plusieurs études ont montré le lien entre l’objectification et les risques psychosociaux (Baldissarri, Andrighetto, & Volpato, 2014 ; Caesens, Stinglhamber, Demoulin, & De Wilde,2017 ; Szymanski, & Mikorski, 2016). Depuis mars 2020, un quart des Français ont vu leur environnement de travail radicalement transformé. Le télétravail, même si peu présent en France avant la crise sanitaire, se développe lentement mais sûrement. Or, dans la littérature, on observe que cette forme de réalisation du travail n’est pas neutre ; il peut engendrer des effets positifs, mais aussi négatifs, que soit dans la sphère privée et /ou professionnelle (Guilbert, Vayre, Priolo, Samatan, & Blanchet, 2022).L’objectif de cette thèse est d’observer si le télétravail peut accroître la perception d’objectification. Effectivement, on peut trouver plusieurs éléments consécutifs au télétravail qui peuvent être un terrain propice au sentiment d’objectification : les modalités du télétravail,basées sur l’usage de l’informatique, peuvent induire une fragmentation, un contrôle externe(par la machine) et une répétitivité de l’activité (Baldissarri, Andrighetto, Gabbiadini, &Volpato, 2017) ; l’incertitude des interactions liée à la suppression de certains canaux de communication (Haque, & Waytz, 2012) ; le contrôle des organisations sur les interactions et sur l’activité des agents qui peuvent accentuer les enjeux de pouvoir (Auzoult, & Personnaz, 2016). Pour répondre à cette problématique, nous avons dans un premier axe créé un outil de mesure de perception d’objectification au travail (Crone, Brunel, & Auzoult, 2021). Cette échelle de mesure a mis en avant deux facteurs principaux au sentiment d’objectification : la valeur instrumentale et la perte de puissance (étude 1). Dans un second axe, nous avons souhaité manipuler les causes de ces deux facteurs pour mieux les appréhender (étude 2) et étudier leur conséquence spécifique sur la santé au travail (étude 3). Enfin, dans un troisième axe, une étude nous a permis de comparer expérimentalement une situation de de travail en présentiel etdistanciel pour évaluer les effets des canaux de communication sur la perception d’objectification (étude 4), une dernière étude a été menée auprès des travailleurs·euses en situation de télétravail pour mesurer son effet sur la santé mentale (étude 5). L’ensemble des résultats sera discuté pour permettre un enrichissement théorique et actuel de l’objectification au travail ainsi qu’appréhender les facteurs à risques pour la santé mentale des travailleurs·euses en télétravail.

Domaines

Psychologie
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Origine : Version validée par le jury (STAR)

Dates et versions

tel-04095058 , version 1 (11-05-2023)

Identifiants

  • HAL Id : tel-04095058 , version 1

Citer

Lola Crône. Les causes et conséquences de la perception d’objectification au travail : Le cas du télétravail. Psychologie. Université Paul Valéry - Montpellier III, 2022. Français. ⟨NNT : 2022MON30046⟩. ⟨tel-04095058⟩
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