Changements dans la gouvernance du système éducatif et souffrance au travail des personnels de direction en France
Résumé
En France, les lois de décentralisation ont fait naître l’Établissement Public Local d’Enseignement (EPLE) en 1985 et le personnel de direction (perdir) en 1988. Comme chef d’établissement, cette personne représente l’État (elle est incluse dans une chaîne hiérarchique descendante) et préside le conseil d’administration dont elle doit mettre en œuvre les décisions (Étienne et Amiel, 1995). De plus, la loi impose d’adopter et de mettre en œuvre un projet d’établissement voté par la communauté éducative. Les chefs d’établissement français vivent un conflit de loyautés (envers le ministre et envers la communauté éducative). Cela engendre, pour une grande partie des perdir, de l’épuisement professionnel (25%) ou même de burn out (Fotinos et Horenstein, 2017). Les résultats d’une recherche qualitative effectuée auprès de 8 responsables d’établissements qui ont eu à préparer et mettre en œuvre une importante réforme du secondaire inférieur (Étienne, à paraître) illustreront ce diagnostic.