« Qui a voulu le chant dans la parole ? (Yves Bonnefoy) »
Résumé
La question "Qu’est-ce, pour moi, que la parole poétique ?" appelle une réponse en deux temps : un ‘autobiographème filé’ en déplie d’abord, sous le titre « La scène de la parole », les présupposés – intimes en même temps qu’universels. S’ils constituent la toile de fond de la réflexion, ils ouvrent dans un second temps, sous l’égide d’une « parole errante », à un bref commentaire de la suite poétique qui aura permis le saut du ‘pour moi’ au ‘pour autrui’, de ‘ma’ parole à ‘la’ parole – autrement dit de l’autobiographème au poème : « La Voix lointaine », d’Yves Bonnefoy, publiée dans "Les Planches courbes" en 2001. Par elle, il s’agit de dissiper les « fantasmes de l’inconscient personnel » afin de s’acheminer vers « la transparence » d’une parole que Bonnefoy qualifie d’ « universel[le] », la singularité rythmique d’un seul étant susceptible de faire résonner, selon l’expression du poète dans « Madame Rimbaud », « la forme au-delà de toutes les formes ». Sept entrées éclairent ainsi le chemin vers la (vérité de) parole – que l’on ne confondra pas, à suivre le poète lui-même dans l’essai de 1988, avec des « paroles de vérité ».