« Pierres désécrites ou l’Eau des pierres » - Université Paul Valéry Montpellier 3 Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Elseneur Année : 2021

« Pierres désécrites ou l’Eau des pierres »

Résumé

“The material medium of the poem” Abstract article Marie Joqueviel-Bourjea : "Unwritten stones or the water of stones" Modern and contemporary French and francophone poetry is possessed by a kind of “lapidary haunting”, wherein stone becomes a privileged place for writing. The poem written on stone responds in part to "the dour desire to endure" (Eluard), as if the engraved words, by contiguity, were appropriating the duration symbolically contained in mineral durability. However, in opposition to this mineral imaginary, I have noticed that the ephemeral and the provisional also stalks contemporary poetry, slipping in fluids and affirming the fragility of friable, labile, impalpable, evanescent materials: grass, wind, snow, water... Thus a desire to “unwrite” or to “undo” thus opposes itself to engraving, to durable inscription and gains ground in a battle with building, not to counter death, but to utter aliveness in its very transience. Four hypotheses will demonstrate the double paradigm of the lapidary and the aqueous, analyzing the reasons for the passage between a becoming-stone and an economy of the living and of movement, from petrification to participation. From now on, the materiel neither resists the violence of inscription, nor does it yield to the pressure/aggression of the subjectile; it does not oppose anything: becoming medium, material turns writing into a good to be shared with all that lives.
La poésie française et francophone moderne et contemporaine est traversée par une « hantise lapidaire », qui fait de la pierre un support privilégié : le poème écrit à même la pierre répond en partie au « dur désir de durer », comme si les mots gravés, par contiguïté, s’appropriaient la durée symboliquement contenue dans la dureté minérale. Or, à l’opposé de cet imaginaire minéral, je constate que la poésie contemporaine habite l’éphémère et le provisoire, se coule dans le liquide, revendique la fragilité de supports friables, labiles, impalpables, évanescents : l’herbe, le vent, la neige, l’eau… À un imaginaire de la gravure, de l’inscription durable, s’oppose ainsi, non pour contrer la mort mais pour dire le vivant dans sa fugacité même, un désir de « désécriture », où le dé-faire l’emporte sur le bâtir. Quatre hypothèses se proposent d’articuler ce double paradigme lapidaire/aqueux, analysant les raisons du passage d’un devenir-pierre à une économie du vivant et du mouvement, de la pétrification à la participation. Désormais le support, ni ne résiste à la violence de l’inscription, ni ne cède à la pression/l’agression du subjectile ; il n’oppose rien : devenu milieu, il fait de l’écriture un bien partagé avec le vivant.
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Dates et versions

hal-03505205 , version 1 (15-02-2022)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03505205 , version 1

Citer

Marie Joqueviel-Bourjea. « Pierres désécrites ou l’Eau des pierres ». Elseneur, 2021, Écrit sur l'écorce, la pierre, la neige.., Textes réunis et présentés par Cécile Brochard et Anne Gourio (36), p.17-32. ⟨hal-03505205⟩
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