« @ (pourquoi l’atelier ?) »
Résumé
Depuis 2010, les livres d'historiens de l'art sur les ateliers d'artistes se multiplient. Or, ce qui me retient dans ce constat, du côté non de l’histoire de l’art mais de la recherche-création, soit de ce que j’appelle (reprenant certains termes à Pierre-Damien Huyghe, Brian Massumi et Erin Manning) "l’intensité inactuelle d’une pensée en pratiques et en actes des formes et gestes de l’art" et réciproquement de leurs "pratiques en pensée", c’est que l’atelier, son imaginaire, le « terrain » ethnographique qu’il constitue pour la pratique artistique, insistent précisément en deux moments essentiels, deux moments-charnières pour la recherche-création en France (mais au-delà de l’hexagone aussi bien).
À ces raisons historiques que décrit le premier temps de l'analyse, qui me font dire qu’il y a aujourd’hui nécessité de penser l’atelier à partir de/pour nos démarches en recherche-création, s’en ajoutent d’autres, qui ont trait à l’empan pluridisciplinaire et à la visée transdisciplinaire qui motivent ma réflexion, que traversent en sous-main différents axes (terminologique, épistémologique, méthodologique, pédagogique): l'étude les déplie sous la forme de « nœuds » transdisciplinaires, qui tous interrogent le "commun" des ateliers en recherche-création.