Passage entre le français et l'anglais, entre les études sur le genre et l'histoire des langues : que peut-on en apprendre sur les réformes linguistiques féministes actuelles ? - Université Paul Valéry Montpellier 3 Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2015

Passage entre le français et l'anglais, entre les études sur le genre et l'histoire des langues : que peut-on en apprendre sur les réformes linguistiques féministes actuelles ?

Ann Coady

Résumé

À ce jour les études qui combinent l'histoire de la langue et les études de genre sont rares. Des exceptions récentes comprennent (Viennot 2014) pour le français, (Curzan 2003) pour l'anglais et (Motschenbacher 2010) pour un éventail de langues. Cette communication se veut alors un passage, ou un pont, entre ces deux domaines. Je propose ici une analyse critique des discours historiques sur le genre en français et en anglais qui s'inscrit dans une perspective comparative et féministe. Qui dit « discours » dit « idéologie ». Aucun discours n'est neutre, ce qui n'est pas un problème en soi, mais nier son bais et prétendre à une objectivité est beaucoup plus problématique (Chevalier 2013). C'est justement ce vernis de neutralité dans les discours sur la grammaire anglaise et française que je propose de déconstruire afin de faire apparaître les idéologies et systèmes de croyances sous-jacentes qui soutiennent les règles du genre grammatical (Curzan 2003, 7). Cette communication répond aussi à un appel de (Motschenbacher 2014) pour une reconceptualisation du genre grammatical comme catégorie instable et construction discursive. Malgré des différences structurelles, historiques et sociolinguistiques entre le français et l'anglais, une analyse des discours sur le genre révèle des similarités importantes. Ce passage entre les deux langues tend à montrer que le statut occupé par le genre grammatical masculin aujourd'hui doit davantage aux conceptions sociales qu'à la structure des langues elles-mêmes. Une comparaison entre l'anglais et le français soulève inévitablement la question de savoir pourquoi le masculin générique a été plus ou moins détrôné en anglais (Paterson 2014) par rapport au français où il est toujours roi. L'histoire est écrite par les vainqueurs, mais elle peut également être relue depuis d'autres perspectives. En relisant alors l'histoire des discours sur le genre, on se rend compte de l'existence des discours alternatifs sur la primauté du genre masculin, qui ont été largement et jusqu'à très récemment ignorés, d'où l'intérêt des travaux comme (Viennot 2014) et (Curzan 2003) qui mettent en évidence le langage comme lieu de bataille où se joue le pouvoir de nommer, car le langage et l'envie de l'aménager n'est rien d'autre que l'envie d'imposer sa propre vision de la réalité (Cameron 1995).
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04012841 , version 1 (03-03-2023)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04012841 , version 1

Citer

Ann Coady. Passage entre le français et l'anglais, entre les études sur le genre et l'histoire des langues : que peut-on en apprendre sur les réformes linguistiques féministes actuelles ?. RFS2015 « Hétérogénéité et changements : perspectives sociolinguistiques », Université Grenoble Alpes, Jun 2015, Grenoble, France. ⟨hal-04012841⟩

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