« ‘’…on descend vers l’atelier où cristallise l’écriture…’’ Lieux de l’atelier chez Pierre Jean Jouve »
Résumé
Cette étude procède délibérément à l’inverse de la démarche attendue en pareil cas : non d’abord partir du corpus jouvien pour y interroger la notion d’atelier, mais de la notion d’atelier pour la confronter à l’œuvre jouvienne.
Après avoir argumenté historiquement l’idée d’un « atelier de l’écrivain » et en avoir précisé les implications épistémologiques, il s'agit dans un deuxième temps de repérer les lieux qui – de diverses façons – disent l’atelier chez Jouve, ‘schèmes locaux’ hétérogènes mais cohérents en lesquels (visiblement comme invisiblement ; réellement comme symboliquement) (s’)opère la création : chambre, bureau, cabinet de l’analyste, prison… En quoi construisent-ils un imaginaire de l’atelier et par là même signent-ils une « topoïétique » – selon le terme que j’emprunte au philosophe Michel Guérin – qui soutient en profondeur l’écrire ? Opérer la « matière » nécessite-t-il des lieux privilégiés pour que s’accomplisse la métamorphose/transmutation ? L’atelier jouvien s’offre en effet proprement comme un théâtre d’opérations...